Textes et méditations de la semaine du 23 novembre

©Valentine Coppée

28 novembre

Notre vie de foi est rythmée par des rencontres avec Jésus. Sans aucun doute, en tant que baptisés nous sommes habités par le Christ et Sa grâce travaille en nous. Cependant, cela ne suffit pas pour tisser une relation personnelle avec Lui. Il faut que cette présence de Jésus en nous soit quelque part une présence voulue par nous et consciente. 

Assurément, nous avons vécu ou nous vivons au quotidien ces belles rencontres avec le Christ, dans l’accueil des sacrements, dans la liturgie, dans la Parole de Dieu, dans les services rendus à nos frères et sœurs. Chaque fois, ces rencontres nous apportent de la joie et augmentent notre foi, beaucoup peuvent en témoigner. Parfois, elles nous ont tellement marquées qu’elles ont fait naître en nous un vrai désir du Christ : « Marana tha ! Viens Seigneur Jésus ! ». Nous pouvons décrire chacune de ces retrouvailles avec le Christ, par des mots tels que : joie, lumière, paix, amour, miséricorde…Et d’ailleurs, on ne peut pas les vivre autrement si nous croyons en ce Dieu qui est Amour.

De ce fait, en tant qu’enfants de Dieu le Père qui est tout amour, il est impensable d’imaginer autrement notre ultime rencontre avec Lui que comme une rencontre de joie. Que ce soit à la fin de notre vie ou à la fin de ce monde, ce sera certainement une rencontre joyeuse qui nous comblera de bonheur et non de peur. Dans l’Apocalypse, Saint Jean nous décrit ainsi cette rencontre : « Toute malédiction aura disparu. (…) ; ils verront sa face, et son nom sera sur leur front. La nuit aura disparu, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera ; ils régneront pour les siècles des siècles. »

Cependant, toutes les rencontres se préparent si nous voulons éviter qu’elles nous réservent des surprises : « que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet. »   La situation actuelle de crise sanitaire nous le rappelle plus que jamais. Aujourd’hui plus qu’auparavant, il faut prendre rendez-vous et puis prendre toutes les précautions nécessaires : le masque, le gel, la distance à respecter, même peut-être l’attestation des résultats négatifs d’un test et ainsi de suite. Heureusement pour préparer la rencontre avec le Christ, nous n’avons rien à inventer (le pauvre Zachée est monté dans un arbre mais Jésus lui a vite demandé de descendre). En fait, il nous suffit de ne pas laisser s’éteindre en nous le désir du Christ ou de ne pas nous laisser distraire par d’autres envies. C’est pourquoi Jésus nous invite à « Rester éveillés et prier en tout temps (…) » Rester éveillé et prier vont toujours ensemble car l’un signifie la disponibilité de notre cœur à se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et l’autre à entrer, à partir de cette parole, en dialogue avec Lui. La méditation de la Parole est la forme privilégiée de la prière qui met notre cœur en éveil. 

Pour nous les chrétiens, l’expression par excellence de l’attitude d’éveil et de vigilance à laquelle le Seigneur nous appelle, est la prière du matin, si souvent oubliée par beaucoup.  Cette prière nous rend attentifs à Son avènement, à Sa présence en chaque nouveau jour qui commence. Il y a un bel hymne de reconnaissance et d’accueil que nous pouvons méditer :  

Un jour nouveau commence,
Un jour reçu de toi,
Père,
Nous l’avons remis d’avance
En tes mains tel qu’il sera.

Émerveillés ensemble,
Émerveillés de toi,
Père
Nous n’avons pour seule offrande
Que l’accueil de ton amour.

Le jour nouveau se lève
Le jour connu de toi,
Père,
Que ton Fils dans l’homme achève
La victoire de la croix.

  

Retrouvez les textes du jour sur https://www.aelf.org/2020-11-28/romain/messe

25 novembre

https://youtu.be/9WrXh10SURE

 

Retrouvez le texte du jour sur https://www.aelf.org/2020-11-25/romain/messe

23 novembre

L’offrande de la veuve pauvre (Luc 21, 1-4)

 

L’épisode de l’évangile de ce jour est bien connu. Cette pauvre veuve qui, comme offrande au temple, donne « tout ce qu’elle avait pour vivre ». C’est un thème récurrent dans les évangiles. On se souviendra par exemple de la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche à qui Il propose de vendre tous ses biens, de les donner aux pauvres et de le suivre. Cette radicalité nous interpelle mais elle est cohérente avec le message du Christ. Se faire pauvre comme lui-même s’est fait pauvre en mourant nu sur la croix.

Dans une société d’abondance comme la nôtre, l’appel à la pauvreté résonne mal. Mais c’est peut-être parce que, dans le discours commun, nous confondons la pauvreté et la misère. La misère est un scandale, contre lequel nous devons lutter. La pauvreté peut être un mode de vie, et même une vertu : se contenter de ce qui est vraiment nécessaire, se débarrasser du superflu. Ce n’est pas sans rappeler le courant de la simplicité volontaire en vogue dans certains milieux.

Mais peut-être que cette pauvre veuve nous appelle à une autre réflexion qui n’est pas uniquement matérielle. Elle donne tout ce qu’elle a, elle donne toute sa vie, à Dieu. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici. Elle ne fait pas l’aumône aux pauvres ; elle fait une offrande au Seigneur. Il est suffisamment important dans sa vie pour qu’elle la mette en jeu. C’est le don d’elle-même à Dieu, comme le Christ a fait le don de Sa personne pour l’humanité.

Être chrétien, c’est accepter cette radicalité du don de soi à Dieu et aux autres. C’est renoncer à satisfaire d’abord notre petite personne, les désirs de notre égo. C’est accepter que la réalisation de soi passe d’abord par le don de soi. Cela ne signifie pas qu’il faut tous entrer dans les ordres ou au monastère. Le don de moi se réalise dans toutes les facettes de ma vie, au travers de mes relations avec les autres. Mon conjoint, si j’ai la chance de vivre en couple, est la première relation dans laquelle je peux me donner entièrement. Mes enfants, si j’ai la chance d’en avoir, sont aussi un ensemble de relations qui m’appellent au don de moi. Mais mon travail peut aussi être d’abord un lieu de relations, avant d’être moyen de satisfaire mes ambitions. Ma colocation peut être vrai lieu de vie relationnelle avant d’être un outil d’économie et de lutte contre la solitude. Tous nos lieux de vie -, et nos communautés paroissiales !, – sont des occasions prioritaires pour faire le don de soi par les relations aux autres. Vivre des moments privilégiés ensemble, rendre service, faire un petit présent, avoir des gestes de tendresses (aujourd’hui, un sourire, un regard aimant, …) ou avoir une parole valorisante pour l’autre : autant d’attitudes qui nourrissent les relations. C’est par ces attitudes que je peux me donner à l’autre pour qu’il se sente aimé. Et s’il se sent aimer par moi, peut-être pourra-t-il plus facilement croire à l’amour que Dieu a pour lui.

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